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Mercredi 8 Juin 2022

Ridgefield Park, New Jersey, USA
West Orange, New Jersey, USA
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28,7
Kilomètres

Jour 3

Réveil à 3h30. Pas facile de recaler ses insomnies. Il pleut très fort. J’équipe Werner (pour rien) et réussis à me rendormir un peu. À 7h le soleil est là, début de la marche à 8h. Prendre son temps. Surtout qu’au réveil, j’ai un mail merveilleux, un projet d’exposition dans un lieu que j’aime très fort. Cela me met en joie intersidérale. Toute la matinée je marche sans penser, ni au passé, ni au futur. Je suis juste là et je regarde. Je regarde tout. Cela fait un bien immense. Mon cerveau se repose enfin. Juste mes yeux travaillent et mon corps marche. Fini l’Amérique touristique. Je rentre dans le dur. Dans la réalité. De longues avenues, de grosses voitures partout, des carwashs à l’infini, des zones commerciales, un aéroport, un cimetière, des maisons aux pelouses impeccables. Des centaines de drapeaux américains. Le patriotisme est exacerbé. Je traverse une petite ville latino, Passaic, la pauvreté éclabousse mais toujours de la musique et des relents de Mexique. Vers 13h, le soleil tape à en sécher sur pied. Mon chapeau est de sortie. Le jus d’ananas remplace la grenadine inconnue ici. C’est difficile. J’ai tout testé avec Werner, les intempéries, les inondations, les montées sans fin, les chemins sans nom. Mais la chaleur, jamais. Cela va être compliqué. J’espère que mon corps va s’adapter. Plusieurs fois je dois me poser quelques minutes lorsque je trouve de l’ombre, qui se fait rare. Je m’assieds à même le sol pour reprendre mon souffle et m’hydrater. Je vois des étoiles et me sens vaciller après une rude montée sans ombre dans un quartier chic. Des villas immenses mais laides. Le bon goût n’est pas de sortie. Plus on monte, plus les demeures sont immenses et ostentatoires. En se retournant on aperçoit encore un peu la Skyline. Ici on affiche dans son jardin une pancarte plus ou moins grande qui annonce au voisinage que l’enfant de la maison vient d’avoir son diplôme. Drôle de coutume. Comme hier et c’est salvateur, la journée de marche finit dans un parc avec un lac. J’arrive à mon hôtel réservé hier exténuée et faible. La douche et un sandwich houmous carottes me sauvent. La clim partout est également difficile à gérer. Tu passes de la suffocation à l’envie d’un anorak de ski. Dans les chambres d’hôtel c’est pareil. Soit tu meures de chaud et si tu mets la clim, tu te gèles. Les fenêtres ne s’ouvrent pas. Je ne sais pas quand je pourrai camper. Cela ferait du bien à mon budget journalier largement dépassé depuis mon arrivée. Mais dans tous les états, le bivouac est strictement interdit (en dehors des parcs nationaux que je ne croiserai pas). Je n’ai vu aucun camping et aucun motel cheap pour l’instant. Et je me vois mal demander à planter ma tente sur les carrés de pelouse tondus des gens. Pour demain soir, rien de réservé, on verra bien.

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Mardi 7 Juin 2022

Jeudi 9 Juin 2022

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La publication de ce journal est une commande du FRAC Bourgogne dans le cadre de son projet sur le récit et ses formes.

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