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Mardi 7 Juin 2022

New York City, New York, USA
Ridgefield Park, New Jersey, USA
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29,4
Kilomètres

Jour 2

J’ai quitté l’état de New York pour le New Jersey. Quelle journée !
Réveil à 4h30 du matin, décalage horaire mon Amour. Je patiente un peu mais à 6h30 Werner et moi fusionnons et entamons la marche vers Nulle part. Enfin. Nous sommes heureux. Heureux à mort. Nous quittons le Queens direction l’île de Manhattan. C’est fou comme la ville est déjà super active. Lorsque nous passons le pont qui nous amène à Manhattan, à la vue de l’Empire State Building et de la skyline, sans maîtrise aucune, des larmes coulent. J’y suis. Putain j’y suis. Je pars Nulle part. C’est enfin là.
Je suis très en avance pour mon Rdv tattoo de midi alors je fais faire à Werner une petite visite touristique. Le fier rouleur des campagnes et des forêts n’en revient pas. Il ne me croit pas lorsque je lui dis que Time Square est encore plus impressionnant la nuit. Les costards cravates côtoient sans les voir les loques et guenilles. La ville est trop agitée pour nous. Nous nous posons un peu sur un banc. S’ennuyer à New York nous semble le luxe extrême. Les Musées sont fermés si tôt et hors de question de dépenser de l’argent aujourd’hui. Il faut que j’éponge l’arnaque d’hier. À midi je rencontre Mony Krafft, la tatoueuse qui va écrire avec sa propre écriture ma première ville étape. Sur le bas du mollet droit, juste au-dessus du papillon de Malakoff. New York. Son écriture est belle, la discussion est fluide et douce. Mony est française ! À NY depuis 2006. Le tatouage est très beau. Il me rend encore plus forte. Je ferai le prochain dans 100 miles (160 kilomètres). Je quitte Mony avec entrain, elle me fait un hug tendre et promet de me suivre. Elle me demande une photo de la jambe complète à la fin du périple. Promis. Nous reprenons la route. Werner suscite toujours des commentaires. Les gens sont gentils et souriants. Nous avons traversé des centaines de rues boulevards avenues. Je perds un temps fou à attendre à chaque fois que la main orange se transforme en un petit bonhomme blanc qui marche. Nous remontons Broadway avenue sur des kilomètres. Cela n’en finit pas. Après avoir passé un quartier latino joyeux et plein de musique partout qui sort de mauvaises enceintes posées à même la rue, je suis en mode zombie. La fatigue est là. De temps en temps je me repose quelques minutes sous un abris bus. Heureusement un petit vent se lève et fait du bien. Nous arrivons enfin au pont qui va nous faire changer d’état. J’ai bien du mal à trouver par où les piétons sont autorisés à passer. Mon anglais n’est pas si mauvais. Enfin si. Mais on me comprend. Le vent souffle fort sur le pont. J’ai même l’impression que je vais m’envoler. Voir New York s’éloigner m’émeut. Cette fois je ne pleure pas mais affiche un sourire niais toute la traversée. La marche me plaît aussi pour ça. Lorsque l’on se retourne, on peut mesurer le chemin parcouru. Et c’est impressionnant. Loin loin là-bas l’Empire State Building. Le début du New Jersey est un no man’s land sans intérêt mais la marche du jour se finit dans un parc au bord d’un lac avec pour seul son le chant des oiseaux. Bonheur inouï. De plus une toute petite pluie rafraîchi la journée et ça sent bon. Je me pose enfin dans un hôtel. Corps en ruine mais esprit en fête. Vais-je avoir le courage d’un bain ?

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Lundi 6 Juin 2022

Mercredi 8 Juin 2022

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La publication de ce journal est une commande du FRAC Bourgogne dans le cadre de son projet sur le récit et ses formes.

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