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Jeudi 15 Septembre 2022

Oklahoma City, Oklahoma, USA
Mustang, Oklahoma, USA
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27,7
Kilomètres

Jour 102

Je quitte ma dernière grosse cité en traversant la rivière Oklahoma. J’apprécie le lever du soleil sur cette ville qui très honnêtement n’avait pas grand intérêt. Mais pour ma rencontre avec Meagan et Renee, et pour l’exposition que j’ai vue, cela restera dans mes souvenirs forts de cette marche. Sortir de la ville à pied relève du suicide. Circulation dense, 4 voies, conducteurs et conductrices de mauvaise humeur (ils vont travailler, je les comprends), camions, c’est tension maximale. Je passe à côté de l’aéroport et suis survolée par des avions, c’est là que mon amoureux va arriver dans quelques jours pour me retrouver Nulle part. Je bifurque sur une route que je vais suivre longtemps, et c’est changement radical d’ambiance. La route est comme morte, abandonnée, elle est défoncée, fissurée et rapiécée de partout et personne n’y passe. Les panneaux publicitaires sont vides ou élimés, un vieux train qui n’a pas dû bouger depuis fort longtemps la borde à droite. Une route vers Nulle part. Enfin tranquille. Je ne pense pas encore à l’arrivée, j’ai encore quelques nœuds à résoudre avant cela, mais je réfléchis à l’ultime photographie de Psyché. Elle ne va pas être facile à réaliser, entre les ombres portées du photographe, le fait de devoir me mettre nue dans un État des plus puritains, s’allonger sur un sol habité par des insectes inconnus, cela va être sportif. Mais j’ai prévu une journée entière de repérages avant de shooter le lendemain. On verra. Il faut déjà arriver. La vieille route finit, et j’y vois un drapeau Trump. Cela faisait très très longtemps que je n’en avais pas vu. Et celui-ci est un 2024, le nouveau slogan est « Take America Back ». Je me retrouve sur une 5 voies de la mort, c’est dangereux comme rarement, mais avec peine et de bonnes frayeurs, je finis par arriver à mon motel du soir. Je suis à Mustang. Quel nom de ville magnifique. Ce mot m’évoque à la fois les chevaux, la voiture, et surtout Marilyn qui hurle dans le désert dans les « Misfits ». Je le veux absolument dans la peau, ce sera le dernier avant que je m’auto-tatoue NOWHERE à mon arrivée. Je dépose Werner dans ma chambre et me fais 3 kilomètres pour aller dans le seul tattoo shop de la ville. Le tatoueur est seul et en plein travail, il ne peut pas me tatouer aujourd’hui. Mais il trouve le projet awesome alors me donne rendez-vous demain à 11h. Cela tombe bien, j’avais prévu de rester ici demain aussi car j’ai un gigantesque nœud à démêler pour pouvoir arriver Nulle part en vie. En faisant le chemin retour vers le motel, je m’arrête dans un Antiques Mall exceptionnel. La collection de boîtes à lunch est sublime. Bon, je craque sur un truc, il va falloir inventer de la place dans Werner.

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Mercredi 14 Septembre 2022

Vendredi 16 Septembre 2022

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La publication de ce journal est une commande du FRAC Bourgogne dans le cadre de son projet sur le récit et ses formes.

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