Jour 63

Quelqu’un fait un barbecue à l’intérieur de ma cage thoracique. J’ai du mal à tenir debout. Repos nécessaire si je veux tenir jusqu’au bout sans me mettre en danger. Hélas, pas de gentil Terry dans cet hôtel, alors ce matin j’ai commandé un taxi pour quitter la grosse ville. Je me sentais incapable d’affronter sa banlieue dans l’autre sens avec l’alerte chaleur encore active aujourd’hui. Je profite de la chambre à 350 balles jusqu’à midi. Dans la salle du petit déjeuner, cela fait bizarre, il y a un nid de français. Ils font la route 66 à moto de Chicago à Los Angeles. Je discute un peu avec eux. Cela fait du bien de ne pas faire d’effort de traduction pour m’exprimer. Le taxi me sort de la ville en 20 minutes et je suis bien heureuse de ne pas avoir marché au milieu de tout ce que je vois. Le motel que j’ai trouvé est perdu au milieu d’une zone sinistre, un business Park. Complètement vide car nous sommes dimanche. Je n’ai plus rien à manger, le seul établissement qui permet de se nourrir est à 1 kilomètre. Un bar resto avec pour spécialité les ailes de poulet. Chouette. Bonjour, qu’est-ce que je peux manger sans viande ? Les bras des serveuses tombent toujours lorsque je pose cette question. Je ne comprends pas ce que l’on me propose, mais je dis oui, je n’ai pas le choix. Autour de moi les gens parlent tellement fort que j’ai l’impression de me noyer. Et m’arrive une assiette avec des pommes de terre passées au four avec du fromage orange qui dégouline dessus (alors que je m’attendais à une salade). Ok. Cela fait un moment que pour la survie je ne suis pas végétalienne mais végétarienne. C’est gras et cela me coûte 15 dollars. Merci au revoir. Le petit kilomètre pour retrouver ma chambre me plombe de chaleur, mes poumons ont du mal à supporter leur état plus l’air caniculaire. Vite au lit et se reposer pour aller mieux le plus rapidement possible.