Jour 18

Vénus m’en veut jusque dans les détails. Werner qui n’arrive pas (il savait bien lui, en ayant discuté avec des bagages du monde entier pendant ses 3 jours d’escapade que tout flambait partout et que même aller Nulle part était impossible), le dôme de chaleur qui écrase tout bouleversant sévèrement ma feuille de route, et maintenant ma cigarette électronique qui tombe en panne. Non mais c’est mesquin. Minable même comme petite vengeance de jouer sur mes nerfs ainsi. Première mission donc, une station-service pour m’équiper d’une Vuse. Seule chose électronique qui se fume ici. La tenir dans ma main me rappelle l’année dernière. Elle a le goût de la route vers Nulle part. C’est déjà ça. Dernière journée dans cette ville, je visite donc le centre historique. Bars, restaurants, magasins de souvenirs, de choses new age, d’articles de sport, tours commentés en Segway, a perfect tourist town. Je m’en échappe en faisant un urban trail sur une colline à côté de l’observatoire. C’est sec et monotone. Retour au motel, re-empaquetage de mes affaires. Et je reçois un mail de mon Petit Google. Je lui avais écrit hier pour lui raconter mes aventures comme promis. Il me dit qu’aller Nulle part avec cette chaleur est stupide, qu’il est à 6 heures de route de Flagstaff, qu’il peut venir me chercher pour que l’on aille beaucoup plus au nord, pour marcher « quelque part » (en français dans le texte) en Utah. Comme c’est adorable Michael cette proposition. Mais ma destination est Nulle part. Je trouverai bien un moyen d’y arriver. Oui, c’est stupide, comme la façon dont tourne le monde et dont les gens de pouvoir le gouvernent et le dévastent. Résistons.

Nowhere is my future.