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Indio, Californie, USA
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Cathedral City, Californie, USA

Jeudi 13 Juillet 2023

22,4
Kilomètres

Jour 12


Pffffffff.

Aaaaahhhh.

Mais pourquoi ?


Nowhere is my future.



Mon texte du jour aurait pu être celui-ci. Mais je ne voudrais pas vous frustrer. Alors voici. Dès 5 heures, il souffle un vent chaud de malade, qui tourne dans tous les sens et qui te fouette la peau avec le sable du désert. Avancer est pénible. Même s’il fait encore nuit je chausse lunettes de soleil et casquette. Mais comme un chien foufou, les oreilles de basset qui doivent me protéger volent à chaque bourrasque, et le sable dans les oreilles, ce n’est pas la plus agréable des sensations. Sur 20 kilomètres, je vais suivre la même route qui longe une autoroute. Il faudra souvent appuyer sur les petits boutons piétons, et j’enrage d’attendre si longtemps alors que passent sans fin les véhicules climatisés. Et le jeu va être à chaque croisement de trouver l’espace walkable qui, la plupart du temps n’existe pas. Une vieille dame en voiture de luxe s’arrête à mes côtés et ouvre sa fenêtre côté passager. Elle me parle et je n’entends rien à cause du vent, mais je vois qu’elle ouvre son portefeuille et sort des biffetons. Comme l’année dernière, on me prend pour une homeless juste parce que je marche dans cette fournaise. Je me dis « Aucune raison de ne pas prendre cet argent, la dame est heureuse d’aider les pauvres ». Je prends donc les deux billets. C’est 2 dollars. Vieille conne, ce n’est même pas le prix d’une bouteille d’eau. C’est humiliant tout de même ! Anyway, une petite accalmie sans vent, le temps de passer devant un grand complexe casino et villégiature. Eh oui, je vous ai fait un selfie fashion trek. Adieu mon image, mon look, ma classe légendaire. Et le vent reprend de plus belle. Le sable fait des vagues et des tourbillons sur la route. C’est plutôt joli. Mais c’est un cauchemar à vivre. J’ai l’impression que je deviens sable. Comme si j’avais regardé Méduse. Les grains blancs et fins s’incrustent partout dans les plis de ma peau et de mes vêtements. Je ne sais pas si un zombie de sable existe mais si ce n’est pas le cas, je viens de l’inventer. On pourrait reboucher une tombe rien qu’avec le sable qui me recouvre. Je fais un petit détour dans un Walmart pour profiter de la clim et pour rincer ma peau dans les toilettes. Là je me dis que je suis vraiment sur la route. Me laver dans les toilettes d’un Walmart…

Je retrouve la même nourriture végane que l’année dernière, on ne change pas une équipe qui gagne. Quand j’arrive enfin dans mon motel, il est trop tôt pour la chambre. Les clients de la veille quittent seulement les lieux. Je patiente 2 heures dans le hall fortement climatisé. Quand je sors fumer, le choc thermique est violent, il fait 43 degrés dehors. Dès que je discute avec quelqu’un ici, on me dit que je ne suis pas là à la bonne saison, qu’en novembre, le désert se couvre de fleurs, que les cactus irradient de couleurs. Mais oui mais en novembre, je travaille pour gagner ma vie pour aller Nulle part. Le sable sous mes vêtements devient insupportable, l’attente de la douche est un supplice. Et puis enfin.


Nowhere is my future.

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Mercredi 12 Juillet 2023

Vendredi 14 Juillet 2023

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La publication de ce journal est soutenue par Les Tanneries - Centre d'Art Contemporain d'intérêt national à Amilly.

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