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Los Angeles, Californie, USA
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Malakoff, France

Dimanche 2 Juillet 2023

(9112)
Kilomètres

Jour 1


Panique générale. Souffler. Respirer. Souffler encore. Werner n’est pas arrivé, il est resté bloqué à Charles de Gaulle. Me voici sans rien dans un motel bruyant en périphérie de Los Angeles. Pourtant la journée avait bien commencé. J’avais même fait une bonne nuit. Ma coach m’attendait au petit matin devant l’atelier. Werner a eu l’honneur de rencontrer Raymond, le vélo qui a accompagné Aurélie de Dijon à Pékin. Ils se sont dit plein de trucs, de choses qui roulent pendant que nous on s’aimait. Aurélie 2 est arrivée, nous avons hissé Werner dans la voiture. J’ai donné rendez-vous Nulle part à mon amoureux et direction l’aéroport. Je n’aime pas les au revoir. J’ai laissé Werner emballé aux bagages oversize et suis partie dans les airs vers l’ouest. Je ne me doutais de rien. J’étais détendue, prête à accueillir ma solitude. Dans l’avion, j’ai regardé « All the Beauty and the Bloodshed » (le film sur Nan Goldin et sa lutte contre la famille Sackler), ai tenu même pas 6 minutes devant le film sur Tesson interprété par Dujardin, me suis emmitouflée dans mon sac de couchage tellement il faisait froid dans la cabine, ai somnolé un peu, écouté une de mes playlists de marche, vu « The Whale » vaguement, quand je suis allée boire un coca pour me maintenir en vie, nous survolions le Groenland. Puis j’ai vu le Grand Canyon et Vegas du ciel. Et le désert que je devrai traverser. Beau et impressionnant. Atterrissage, méandres de l’aéroport, passage de douane et là ça déraille. Pas de Werner sur le machin qui tourne, ni aux 3 points de livraison des bagages oversize. La panique monte. Jocelyn, l’employée aux bagages sur site me dit qu’elle ne peut plus rien pour moi, me fait remplir une fiche, me donne un numéro de téléphone et me dit de quitter les lieux. C’est immense, suis en PLS, me sens perdue. Je vise un bus qui me fera sortir de l’aéroport pour commander un Uber qui me mènera à mon motel réservé. Que faire d’autre ? Dans le bus, je me rends compte que j’ai oublié mon bagage cabine dans le chariot que je poussais en cherchant Werner. Soit tous mes papiers, batteries, ma base. Affolement général n’est même pas le mot. Je sors du bus et cours à rebours. Je ne reconnais rien, tout se ressemble, ne trouve plus d’où je suis partie. Suis en pleurs, en nage, en panique non maîtrisable. Comme par magie, de loin, je reconnais mon sac à dos à la petite chauve-souris accrochée. Il est dans les mains d’un flic à lunettes de soleil façon Top Gun. Je hurle « That’s my bag ». Je le lui prouve en montrant une photo. Je ne ressemble plus à rien en lui arrachant des mains. Je n’ai plus un brin de salive. Bus à nouveau. Respirer. Uber. Je ne regarde même pas autour de moi. Mon motel arrive. L’homme à l’accueil est gentil. Je m’apaise un peu. Prends la chambre et appelle le numéro. C’est là que j’apprends que Werner est toujours à Paris. Il me sera livré demain ou plus tard. Il faut patienter. Mila, rencontrée sur Facebook, qui vit ici depuis longtemps et que je dois rencontrer en vrai très vite, me rassure, elle a appelé aussi. Merci !!! Me voici donc dans une chambre sans rien pour me changer. Respirer. Werner, reviens, sans toi je ne suis rien. What the fuck, quelle arrivée !


Nowhere is my future.

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Samedi 1 Juillet 2023

Lundi 3 Juillet 2023

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La publication de ce journal est soutenue par Les Tanneries - Centre d'Art Contemporain d'intérêt national à Amilly.

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